Description


Crédit cartographie: Google Maps


Refuge de Barroude


Auberge Fuen de Parzan


Refugio de Pineta


Bivouac sous le refuge de Goriz


Refuge des Sarradets (ou de la Brèche de Roland)

Date 7-12 juillet 2008
Lieu Départ de Gèdre (Hautes-Pyrénées), canyon d'Ordesa (Espagne), arrivée dans le cirque de Gavarnie (Hautes-Pyrénées). Carte
Participants
Concept Lost Paella Bivouak: raid pédestre autour du Mont Perdu (Monte Perdido), avec nuits en refuges gardés, auberges espagnoles et un bivouac.
Topo

Jour 1
- Pont de l'Araillé (1459m)
- Cabane des Aguilous (2220m)
- Hourquette de Héas (2612m)
- Hourquette de Chermentas (2439m)
- Refuge de Barroude (2373m)
Distance: 15 km, Dénivelé: +1500/-300m

Jour 2
- Refuge de Barroude (2373m)
- Port de Barroude (2534m)
- Soum de Barroude (2674m)
- Auberge Fuen de Parzan (1110m)
Distance: 15 km, Dénivelé: +300/-1560m

Jour 3
- Auberge Fuen de Parzan (1110m)
- Chisagües
- Collado de Comodoto (2110m)
- Cabane de la Larri (1590m)
- Refugio de Pineta (1240m)
Distance: 17 km, Dénivelé: +1000/-870m

Jour 4
- Refugio de Pineta (1240m)
- Collado de Anisclo (2440m): pas d'escalade facile
- Refugio de Fon Blanca (1700m)
- Collado de Goriz (2329m)
- Refugio de Goriz (2160m)
- bivouac sur un plateau herbeux (2000m)
Distance: 12 km, Dénivelé: +2000/-1200m

Jour 5
- plateau herbeux sous Goriz (2000m)
- Faja de Pelay
- Pradera (1350m)
- Circo de Cotatuero: pas d'escalade facile, pas de via ferrata facile
- Brèche de Roland (2807m): alpinisme facile sur névés (neige molle)
- Refuge des Sarradets ou de la Brèche de Roland (2587m)
Distance: 17 km, Dénivelé: +1700/-1150m

Jour 6
- Refuge des Sarradets ou de la Brèche de Roland (2587m)
- Echelle des Sarradets
- Hostellerie du cirque de Gavarnie (1550m)
- Gavarnie (1360m)
Distance: 7 km, Dénivelé: +0/-1230m

Total parcours: 83km - Dénivelé: +6500m

Résumé

Un raid dont on parlait depuis un moment s'est enfin concrétisé avec cet épisode loin des Alpes. L'idée est d'avoir toujours le Mont Perdu en ligne de mire sans passer par son sommet, de profiter de ses alentours surtout du côté espagnol et de terminer par le mythique cirque de Gavarnie, bien qu'au départ le topo fermait la boucle par le lac des Gloriettes, mais la météo et la fatigue en ont voulu autrement !
Cyprien était tellement motivé pour participer qu'il est venu exprès de Guyane: énorme !!
Un absent de taille, c'est le Captain qui avait tout organisé, et malheureusement fraichement blessé à l'épaule au cours de son stage ne peut plus nous accompagner... Alors il s'est promis de revenir dans le secteur pour faire un autre raid tous ensemble, en attendant on a fait notre possible pour honorer son parcours avec quelques modifications à la clé.

lundi 7
C'est parti pour l'aventure ! On ne sait pas encore ce qui nous attend, mais on se lance. En chemin on s'arrête à la cabane des Aguilous: rien ne la distingue d'une cabane des Alpes, on se sent un peu comme chez nous... sauf qu'au lieu de voir des chamois autour on voit des izards. Derrière la Hourquette (autrement dit, le col) de Héas c'est une mer de nuages qui nous attend, mais on reste légèrement au-dessus. En redescendant on sort les piolets pour traverser un névé en plein soleil: ça passe ! La neige est encore bien présente au niveau du refuge de Barroude. A l'intérieur, on commence à réfléchir à des options de topo pour profiter au maximum des endroits incontournables du coin, notamment le canyon d'Ordesa. La gardienne nous déconseille de prendre la vire exposée après le Collado de Anisclo, car trop enneigée. On verra bien... La nuit porte conseil.

mardi 8
Dès le matin, on remonte des névés sur de la neige un peu plus dure que la veille, avec un lac à moitié gelé en bas de la pente donc pas de glissade sinon plouf ! Nous voici à la frontière, on en profite pour aller admirer le panorama en haut du Soum (sommet) de Barroude. De l'autre côté, l'Espagne nous accueille pour les 4 jours à venir. C'est ici qu'Aurélien casse son bâton qui était déjà fendu: trop durs, les cailloux des Pyrénées ! Après la descente d'un magnifique vallon, on rejoint une piste forestière qui traverse d'anciennes mines d'argent et de plomb. Patrice y trouve une pierre portant des traces d'or: une pépite, c'est du jamais vu sur le Caban Tour ! Décidément c'est la journée des découvertes: un peu plus loin sur la route, il ramasse un autre objet inattendu, un vieux CD de Michel Sardou !! Alors ni une ni deux, on envoie le déchet directement à sa juste place: la poubelle. Arrivés à Parzan, on découvre un nouveau genre de pédalo public qui n'avance pas et Cyprien s'y colle: rien à faire, il reste scotché au sol ! Après la douche, on s'offre un petit apéro à l'auberge en observant deux auto-stoppeuses blondes devant nous: des dizaines de voitures passent en les regardant mais ne s'arrêtent pas. Au bout de 3/4 d'heure elles attendent toujours, ce qui vérifie bien ce qu'on nous avait raconté: en Espagne, l'auto-stop il vaut mieux oublier ! Pourtant nous ne sommes qu'à 9 kilomètres de la frontière... Au mur de l'auberge on découvre un objet barbare inconnu dans nos contrées: le hachoir à moustiques. Le principe est simple: bzzz, frcchhht ! C'est immonde mais très efficace.

mercredi 9
Avant de quitter Parzan, on fait quelques courses à l'unique superette du coin pour assurer nos prochains repas: ils savent comment attirer le client ici ! Début pas très intéressant sur la route en remontant vers Chisagües que l'on traverse, puis longue piste forestière surplombant un beau vallon. Pause grignottage en face des vaches, bains de pieds pour Cyp et Scarlett, avant d'entamer le col. Cette fois ce sont les moutons qui nous attendent en haut. Sur le vaste plateau de la Sierra de Espierba, on croise une curieuse espèce de fleur qui éclot de bas en haut: jamais vu ça dans les Alpes, une espèce endémique peut-être ? Si quelqu'un connait, qu'il agite les bras... En redescendant après le refuge de la Larri (était-ce vraiment celui-là ?), on a failli perdre Michel en coupant la piste à travers les raccourcis, mais il nous a rejoint en bas devant l'église. On a failli renommer ce raid en Lost Michel Bivouak ! Encore un dernier bout de route pour arriver tranquillement au refuge de Pineta qui s'apparente plus à un hôtel.

jeudi 10
En quittant Pineta, on se rend compte que pour traverser le cours d'eau, le pont est trop loin alors pour gagner du temps on décide de passer à gué à un endroit où il y a peu de fond. Quelques mètres suffisent mais il faut faire gaffe au courant, capable d'embarquer une paire de tongs ! Le sentier se raidit et après moult crapahute on parvient au col d'Anisclo, d'où on peut apercevoir la fameuse vire exposée et recouverte de neige initialement prévue au programme. Cyprien va voir de plus près et ça se présente moyennement alors on vote pour redescendre vers Fon Blanca et remonter ensuite, quitte à se rallonger et ajouter du dénivelé. Cette décision s'avérera la bonne car c'est un défilé interminable de cascades qui s'offre à nos yeux, de plus en plus belles à mesure qu'on perd de l'altitude ! Bon, c'est pas le tout mais maintenant il faut remonter tout ce qu'on a descendu et la fatigue se fait sentir. Trois marmottes pas très farouches jouent à quelques mètres de nous. Le refuge de Goriz est enfin en vue et comme prévu il est plein et de nombreuses tentes sont éparpillées partout autour: pas terrible comme ambiance sauvage... On décide donc après l'apéro de redescendre à l'écart de la foule pour se dégoter un plateau herbeux tranquille posé au bord du canyon d'Ordesa et installer notre bivouac. Belle nuit sous un ciel clair et une demi-lune.

vendredi 11
On sait qu'une dure journée nous attend alors dès 6h30 on se met en marche sans traîner. Sur une idée de Cyprien, on parcourt le long sentier en balcon dans le canyon pour remonter jusqu'au Mirador qui offre un magnifique point de vue sur la vallée, le cirque de l'autre côté et surtout notre objectif de ce soir: la brèche de Roland qui marque la frontière. Petite pause au fond du canyon dans la rivière Rio Arazas et c'est reparti pour la remontée vers le cirque de Cotatuero. Quelques surprises nous attendent au passage: encore un peu de crapahute, un pas d'escalade facile non signalé d'une pancarte, suivi d'un pas de via ferrata facile lui non plus non signalé. Plusieurs randonneurs ont fait demi-tour ici, faute d'expérience ou d'équipement. D'autres franchissent tout ça sans rien... à chacun de voir ! Une fois en haut, encore de jolies cascades nous attendent. La brèche de Roland s'approche de plus en plus, mais il faut encore franchir de nombreux obstacles comme ce paysage minéral quasi extra-terrestre, un véritable piège à chevilles. On traverse un plateau un peu marécageux à cause des lacs de fonte, puis on entame la dernière montée les pieds au sec avant d'attaquer les névés au piolet. La trace est déjà faite et la neige est molle (il est déjà 19h) mais la prudence s'impose parce qu'il y a de la longueur et c'est pentu. On commence à s'affoler car le refuge est injoignable et on ne sait même pas si on va pouvoir manger en arrivant. Finalement, après une lutte acharnée avec la neige, une rencontre surprenante avec des coccinelles pas frileuses et quelques glissades sur les névés, c'est le retour en France: le refuge des Sarradets est atteint non sans mal vers 21h40 et en plus la soupe chaude est prête ! Récupération et soulagement. Je suis un peu au bout du rouleau... Une demi-heure plus tard, un violent orage pète au-dessus de nous: ouf, il était temps qu'on se pose. Quelle étape de fou !!

samedi 12
Après une nuit de repos bien méritée et agrémentée de quelques coups de tonnerre, on est reparti pour boucler ce raid en renonçant au sommet du Pimène: trop long et la météo est incertaine. La descente vers le célèbre cirque de Gavarnie se fait dans une couche nuageuse puis sous la pluie. Le sentier nous emmène dans un endroit un peu délicat au-dessus de barres rocheuses glissantes... Stop ! On arrête de dériver, demi-tour, on retrouve la trace normale grâce à d'autres randonneurs qui montent. Un peu plus bas, on franchit pour la dernière fois un ruisseau glacial, cette fois avec de l'eau jusqu'aux genoux alors on montre le slip ! L'orage revient, on presse le pas. Halte casse-croûte dans l'hostellerie du cirque, lieu hautement touristique même quand il pleut. Retour au point de départ en taxi après avoir acheté quelques saucissons et fromages du pays.

Et voilà, on l'a fait ce raid !! Ce massif n'a pas dit son dernier mot: on reviendra certainement. Encore bravo et merci au Captain !

Bryce

En images Galeries photos par étape:
1-Refuge de Barroude
2-Auberge Fuen de Parzan
3-Refugio de Pineta
4-Bivouac sous Goriz
5-Refuge des Sarradets
6-Gavarnie
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En video


Etape 1


Etape 2


Etape 3


Etape 4


Etape 5


Etape 6


Vue détaillée d'ensemble

Crédit cartographie: Institut Cartogràfic de Catalunya