Topo |
Jour 1
- Pont de l'Araillé (1459m)
- Cabane des Aguilous (2220m)
- Hourquette de Héas (2612m)
- Hourquette de Chermentas (2439m)
- Refuge
de Barroude (2373m)
Distance: 15 km, Dénivelé: +1500/-300m
Jour 2
- Refuge
de Barroude (2373m)
- Port de Barroude (2534m)
- Soum de Barroude (2674m)
- Auberge
Fuen de Parzan (1110m)
Distance: 15 km, Dénivelé: +300/-1560m
Jour 3
- Auberge
Fuen de Parzan (1110m)
- Chisagües
- Collado de Comodoto (2110m)
- Cabane de la Larri (1590m)
- Refugio
de Pineta (1240m)
Distance: 17 km, Dénivelé: +1000/-870m
Jour 4
- Refugio
de Pineta (1240m)
- Collado de Anisclo (2440m): pas d'escalade facile
- Refugio de Fon Blanca (1700m)
- Collado de Goriz (2329m)
- Refugio
de Goriz (2160m)
- bivouac sur un plateau herbeux (2000m)
Distance: 12 km, Dénivelé: +2000/-1200m
Jour 5
- plateau herbeux sous Goriz (2000m)
- Faja de Pelay
- Pradera (1350m)
- Circo de Cotatuero: pas d'escalade facile, pas de via ferrata facile
- Brèche de Roland (2807m):
alpinisme facile sur névés (neige molle)
- Refuge
des Sarradets ou de la Brèche de Roland (2587m)
Distance: 17 km, Dénivelé: +1700/-1150m
Jour 6
- Refuge
des Sarradets ou de la Brèche de Roland (2587m)
- Echelle des Sarradets
- Hostellerie du cirque de Gavarnie (1550m)
- Gavarnie (1360m)
Distance: 7 km, Dénivelé: +0/-1230m
Total parcours: 83km -
Dénivelé: +6500m
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Résumé |
Un raid dont on parlait depuis
un moment s'est enfin concrétisé avec cet épisode
loin des Alpes. L'idée est d'avoir toujours le Mont Perdu en
ligne de mire sans passer par son sommet, de profiter de ses alentours
surtout du côté espagnol et de terminer par le mythique
cirque de Gavarnie, bien qu'au départ le topo fermait la boucle
par le lac des Gloriettes, mais la météo et la fatigue
en ont voulu autrement !
Cyprien était tellement motivé pour participer qu'il est
venu exprès de Guyane: énorme !!
Un absent de taille, c'est le Captain qui avait tout organisé,
et malheureusement fraichement blessé à l'épaule
au cours de son stage ne peut plus nous accompagner... Alors il s'est
promis de revenir dans le secteur pour faire un autre raid tous ensemble,
en attendant on a fait notre possible pour honorer son parcours avec
quelques modifications à la clé.
lundi 7
C'est parti pour l'aventure ! On ne sait pas encore ce qui nous attend,
mais on se lance. En chemin on s'arrête à la cabane
des Aguilous : rien ne la distingue d'une cabane des Alpes, on se
sent un peu comme chez nous... sauf qu'au lieu de voir des chamois autour
on voit des izards .
Derrière la Hourquette (autrement dit, le col) de Héas
c'est une mer de nuages
qui nous attend, mais on reste légèrement au-dessus. En
redescendant on sort les piolets pour traverser un névé
en plein soleil: ça passe ! La neige est encore bien présente
au niveau du refuge de Barroude. A l'intérieur, on commence à
réfléchir à des options de topo pour profiter au
maximum des endroits incontournables du coin, notamment le canyon d'Ordesa.
La gardienne nous déconseille de prendre la vire exposée
après le Collado de Anisclo, car trop enneigée. On verra
bien... La nuit porte conseil.
mardi 8
Dès le matin, on remonte des névés sur de la neige
un peu plus dure que la veille, avec un lac à moitié gelé
en bas de la pente donc pas de glissade sinon plouf
! Nous voici à la frontière, on en profite pour aller
admirer le panorama en haut du Soum (sommet) de Barroude. De l'autre
côté, l'Espagne nous accueille pour les 4 jours à
venir. C'est ici qu'Aurélien casse son bâton
qui était déjà fendu: trop durs, les cailloux des
Pyrénées ! Après la descente d'un magnifique vallon,
on rejoint une piste forestière qui traverse d'anciennes mines
d'argent et de plomb. Patrice y trouve une pierre portant des traces
d'or: une pépite , c'est
du jamais vu sur le Caban Tour ! Décidément c'est la journée
des découvertes: un peu plus loin sur la route, il ramasse un
autre objet inattendu, un vieux CD de Michel
Sardou !! Alors ni une ni deux, on envoie le déchet directement
à sa juste place: la poubelle. Arrivés à Parzan,
on découvre un nouveau genre de pédalo
public qui n'avance pas et Cyprien s'y colle: rien à faire, il
reste scotché au sol ! Après la douche, on s'offre un
petit apéro à l'auberge en observant deux auto-stoppeuses
blondes devant nous: des dizaines de voitures passent en les regardant
mais ne s'arrêtent pas. Au bout de 3/4 d'heure elles attendent
toujours, ce qui vérifie bien ce qu'on nous avait raconté:
en Espagne, l'auto-stop il vaut mieux oublier ! Pourtant nous ne sommes
qu'à 9 kilomètres
de la frontière... Au mur de l'auberge on découvre un
objet barbare inconnu dans nos contrées: le hachoir
à moustiques . Le principe est simple: bzzz, frcchhht ! C'est
immonde mais très efficace.
mercredi 9
Avant de quitter Parzan, on fait quelques courses à l'unique
superette du coin pour assurer nos prochains repas: ils savent comment
attirer le client ici ! Début
pas très intéressant sur la route en remontant vers Chisagües
que l'on traverse, puis longue piste forestière surplombant un
beau vallon. Pause grignottage en face des vaches, bains de pieds pour
Cyp et
Scarlett ,
avant d'entamer le col. Cette fois ce sont les moutons qui nous attendent
en haut. Sur le vaste plateau de la Sierra de Espierba, on croise une
curieuse espèce de fleur
qui éclot de bas en haut: jamais vu ça dans les Alpes,
une espèce endémique peut-être ? Si quelqu'un connait,
qu'il agite les bras... En redescendant après le refuge de la
Larri (était-ce vraiment celui-là ?), on a failli perdre
Michel en coupant la piste à travers les raccourcis, mais il
nous a rejoint en bas devant l'église. On a failli renommer ce
raid en Lost Michel Bivouak ! Encore un dernier bout de route pour arriver
tranquillement au refuge de Pineta qui s'apparente plus à un
hôtel.
jeudi 10
En quittant Pineta, on se rend compte que pour traverser le cours d'eau,
le pont est trop loin alors pour gagner du temps on décide de
passer à gué
à un endroit où il y a peu de fond. Quelques mètres
suffisent mais il faut faire gaffe au courant, capable d'embarquer une
paire de tongs ! Le sentier se raidit et après moult crapahute
on parvient au col d'Anisclo, d'où on peut apercevoir la fameuse
vire exposée et recouverte
de neige initialement prévue au programme. Cyprien va voir de
plus près et ça se présente moyennement alors on
vote pour redescendre vers Fon Blanca et remonter ensuite, quitte à
se rallonger et ajouter du dénivelé. Cette décision
s'avérera la bonne car c'est un défilé interminable
de cascades qui s'offre à
nos yeux, de plus en plus belles à mesure qu'on perd de l'altitude
! Bon, c'est pas le tout mais maintenant il faut remonter tout ce qu'on
a descendu et la fatigue se fait sentir. Trois marmottes
pas très farouches jouent à quelques mètres de
nous. Le refuge de Goriz est enfin en vue et comme prévu il est
plein et de nombreuses tentes sont éparpillées partout
autour: pas terrible comme ambiance sauvage... On décide donc
après l'apéro de redescendre à l'écart de
la foule pour se dégoter un plateau herbeux tranquille posé
au bord du canyon d'Ordesa et installer notre bivouac .
Belle nuit sous un ciel clair et une demi-lune .
vendredi 11
On sait qu'une dure journée nous attend alors dès 6h30
on se met en marche sans traîner. Sur une idée de Cyprien,
on parcourt le long sentier
en balcon dans le canyon pour remonter jusqu'au Mirador qui offre un
magnifique point de vue sur la vallée, le cirque de l'autre côté
et surtout notre objectif de ce soir: la brèche
de Roland qui marque la frontière. Petite pause au fond du
canyon dans la rivière Rio Arazas et c'est reparti pour la remontée
vers le cirque de Cotatuero. Quelques surprises nous attendent au passage:
encore un peu de crapahute, un pas d'escalade
facile non signalé d'une pancarte, suivi d'un pas de via
ferrata facile lui non plus non signalé. Plusieurs randonneurs
ont fait demi-tour ici, faute d'expérience ou d'équipement.
D'autres franchissent tout ça sans rien... à chacun de
voir ! Une fois en haut, encore de jolies cascades nous attendent. La
brèche de Roland s'approche
de plus en plus, mais il faut encore franchir de nombreux obstacles
comme ce paysage minéral
quasi extra-terrestre, un véritable piège à chevilles.
On traverse un plateau un peu marécageux à cause des lacs
de fonte, puis on entame la dernière montée les pieds
au sec avant d'attaquer les névés au piolet. La trace
est déjà faite et la neige est molle (il est déjà
19h) mais la prudence s'impose parce qu'il y a de la longueur et c'est
pentu . On commence à
s'affoler car le refuge est injoignable et on ne sait même pas
si on va pouvoir manger en arrivant. Finalement, après une lutte
acharnée avec la neige, une rencontre surprenante avec des
coccinelles
pas frileuses et quelques glissades sur les névés, c'est
le retour en France: le refuge des Sarradets est atteint non sans mal
vers 21h40 et en plus la soupe chaude est prête ! Récupération
et soulagement. Je suis un peu au bout du rouleau... Une demi-heure
plus tard, un violent orage pète au-dessus de nous: ouf, il était
temps qu'on se pose. Quelle étape de fou !!
samedi 12
Après une nuit de repos bien méritée et agrémentée
de quelques coups de tonnerre, on est reparti pour boucler ce raid en
renonçant au sommet du Pimène: trop long et la météo
est incertaine. La descente vers le célèbre cirque de
Gavarnie se fait dans une couche nuageuse puis sous la pluie .
Le sentier nous emmène dans un endroit un peu délicat
au-dessus de barres rocheuses glissantes... Stop ! On arrête de
dériver, demi-tour, on retrouve la trace normale
grâce à d'autres randonneurs qui montent. Un peu plus bas,
on franchit pour la dernière fois un ruisseau glacial, cette
fois avec de l'eau jusqu'aux genoux alors on montre le slip
! L'orage revient, on presse le pas. Halte casse-croûte dans l'hostellerie
du cirque, lieu hautement touristique même quand il pleut. Retour
au point de départ en taxi après avoir acheté quelques
saucissons et fromages du pays.
Et voilà, on l'a fait
ce raid !! Ce massif n'a pas dit son dernier mot: on reviendra certainement.
Encore bravo et merci au Captain !
Bryce
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